Quelle est la durée de vie d’une prothèse unicompartimentale ? 

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Toute prothèse visant à remplacer une partie anatomique va être soumise à un ensemble de contraintes mécaniques ou biologiques, finissant par user plus ou moins vite les bio-matériaux utilisés. Une prothèse unicompartimentale du genou (PUC), appelée parfois demi-prothèse du genou, n’échappe pas à la règle : découvrez comment optimiser sa durée de vie.

Pourquoi une prothèse du genou a une durée de vie limitée ?

La pose d’une prothèse unicompartimentale du genou PUC nécessite un avis rigoureux d’un chirurgien orthopédique, pour traiter une usure uni-latérale du cartilage articulaire sur un des deux compartiments fémoro-tibiaux (interne ou externe) ou, plus rarement, du compartiment fémoro-patellaire de la rotule. L’objectif est aussi de corriger une anatomie articulaire varisante ou valgisante selon les cas, pour se rapprocher d’une position neutre, sans forcément l’atteindre parfaitement.

Une prothèse PUC comprend le plus souvent 2 types de bio-matériaux :

  • Un alliage fixé sur les extrémités osseuses, soit par ciment chirurgical, soit par un revêtement adhérent à l’os: il peut s’agir de titane, d’inox, de cobalt chrome…
  • Un implant en polyéthylène à haute densité, formant l’interface entre les deux embouts osseux, pour amortir les chocs.

Tous ces éléments vont être soumis aux contraintes mécaniques s’exerçant sur un genou, l’une des articulations les plus sollicitées chez l’homme de par sa nature bipède. C’est ce qui explique leur usure plus ou moins rapide, avec des risques de défaut de congruence, de descellement, de micro-mouvements, aboutissant à une perte fonctionnelle plus ou moins marquée.

Quels sont les facteurs modifiant la durée de vie d’une prothèse unicompartimentale PUC ?

La pose d’une prothèse de genou PUC se caractérise par une reprise fonctionnelle plus rapide et une opération moins lourde que la prothèse totale PTG, pour au moins deux raisons :

  • Les lésions à traiter sont par nature moins étendues, avec une arthrose du genou ou gonarthrose limitée à un seul compartiment.
  • La chirurgie mini invasive est plus rapide, avec une résection osseuse plus faible avant de placer la demi prothèse de resurfaçage.

Ces deux facteurs favorisent théoriquement une durée de vie moyenne de la prothèse d’environ 10 à 20 ans, plusieurs facteurs pouvant toutefois l’altérer :

  • La technique chirurgicale, la pose d’une prothèse PUC non cimentée semblant plus résistante, sous réserve d’indications techniques à bien respecter.
  • L’évolution d’une arthrose du genou sur l’autre compartiment.
  • Une désaxation (varisation ou valgisation articulaire), entraînant un excès de contraintes mécaniques sur la PUC.
  • Une surcharge pondérale ou un excès d’activités, favorisant une usure prématurée, d’autant qu’un implant en polyéthylène n’a pas les propriétés biomécaniques d’un cartilage sain, non arthrosique.
  • La reprise du sport après prothèse, la demi prothèse affectant souvent des patients plus jeunes (dès 50 ans), et donc plus actifs.

C’est pourquoi le suivi par le chirurgien orthopédique et le kiné rééducateur sont essentiels. Une attention particulière doit être portée au renforcement des bons groupes musculaires, pour assurer une répartition des contraintes mécaniques la plus équilibrée possible.

Durée de vie d’une prothèse unicompartimentale PUC : les 5 points à retenir

Une prothèse unicompartimentale du genou, appelée encore demi prothèse ou prothèse PUC, ne porte que sur un seul compartiment arthrosique.

  • La durée de vie moyenne d’une prothèse PUC du genou est de 10 à 20 ans.
  • Les bio-matériaux sont choisis en fonction des objectifs de récupération du patient, même si un implant de polyéthylène ne peut pas offrir la même souplesse qu’un cartilage sain et non arthrosique.
  • Le chirurgien orthopédique du genou reste très attentif à l’axe du membre peu déformé (inférieur à 10° de déviation) afin de garantir les meilleurs chances de survie de la prothèse.
  • Plus les contraintes mécaniques s’exerçant sur la prothèse sont importantes (sport intense, surpoids, défaut musculaire), plus son usure est rapide.
  • Une bonne rééducation fonctionnelle après une pose de prothèse PUC doit cibler les bons groupes musculaires, pour compenser tout léger déséquilibre.

Optimiser la durée de vie d’une prothèse PUC (demi prothèse du genou) suppose donc un dialogue étroit patient, kiné et chirurgien orthopédique, avec une prise en charge complète. Le suivi dans une clinique du sport permet d’adapter les exercices d’auto-rééducation à l’évolution des lésions.