Introduction
En cas d’arthrose évoluée et douloureuse avec un retentissement sur la vie de tous les jours, se pose alors la question d’un traitement chirurgical.
Lorsque le cartilage est très usé (=arthrose), le traitement repose sur les prothèses de genou. Il existe deux grands types de prothèses :
-les prothèses totales de genou qui remplacent toutes les zones cartilagineuses
-les prothèses partielles qui ne remplacent les zones cartilagineuses que dans un compartiment du genou (interne, externe ou fémoro-patellaire).
Les prothèses « partielles » ou unicompartimentaires ne peuvent être mises en place que lorsque l’arthrose n’atteint qu’un seul compartiment et sous certaines conditions.
Technique Chirurgicale
Que ce soit pour une prothèse totale de genou (PTG) ou une prothèse unicompartimentaire (PUC), l’intervention peut se dérouler soit sous anesthésie générale soit sous rachi-anesthésie : seules les jambes sont endormies.
Le principe de l’opération est de retirer les zones cartilagineuses usées et de les remplacer par la prothèse. Une prothèse de genou ne « remplace » pas le genou : elle ne remplace que le cartilage du genou.
L’intervention dure entre 1h et 1h30.
Suites opératoires et rééducations
L’hospitalisation dure de 5 à 7 jours en moyenne.
Pour les prothèses totales de genou, l’hospitalisation est prolongée par un séjour en centre de rééducation de 3 à 6 semaines en moyenne. Le séjour en centre de rééducation n’est pas forcément indispensable après une prothèse unicompartimentaire.
La marche et la rééducation sont débutées dès le lendemain de l’opération.
Résultats
Avant de se sentir « bien » et à l’aise avec sa prothèse, il faut compter 6 à 9 mois. Cependant, l’autonomie est retrouvée bien avant : la marche se fait sans canne béquille au bout de 6 semaines en moyenne.
La flexion du genou est de l’ordre de 120° pour une PTG et un peu plus pour une PUC.
La conduite peut être reprise en moyenne deux mois après l’intervention. Le genou reste gonflé 3 à 6 mois après l’intervention.
Les suites post-opératoires sont un peu plus rapides pour les PUC que pour les PTG.
Risques
Comme pour toute intervention, des risques existent :
–les risques liés à l’anesthésie :
Il s’agit d’une chirurgie destinée à des patients plutôt âgés pouvant avoir des problèmes médicaux associés : problèmes cardiaques, diabète, …
–le risque infectieux : bien que faible, celui est présent malgré toutes les précautions prises. En cas d’infection, une nouvelle chirurgie est en général nécessaire ainsi qu’une antibiothérapie adaptée. La prise en charge d’une infection de prothèse est très délicate et se fait le plus souvent en relation avec des centres spécialisés dans l’infection ostéo-articulaire.
–le risque d’usure : les prothèses ont une durée de vie moyenne de 15 ans. Ceci est une moyenne, certains patients gardent leur prothèse 20 ans et d’autres beaucoup moins en raison d’une usure prématurée. Une prothèse peut être changée mais le résultat d’une deuxième prothèse est un peu mois bon que celui d’une première prothèse. C’est la raison pour laquelle le recours à la prothèse doit être évité chez les gens jeunes pour limiter les nécessités de changement.
–thrombose veineuse profonde (phlébite) : après une prothèse de genou, la circulation veineuse est altérée transitoirement dans le membre inférieur opéré, exposant au risque de phlébite. C’est la raison pour laquelle un traitement préventif est systématique en post-opératoire pendant plusieurs semaines.
–raideur et douleurs résiduelles : environ 20% des patients gardent quelques douleurs résiduelles peu intenses. De même, certains patients n’atteignent pas les 120° de flexion, souvent quand le genou était très raide avant l’intervention.