Prothèse unicompartimentale de genou : quelles complications ?

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La pose d’une prothèse unicompartimentale de genou (PUC) est indiquée dans certains cas d’arthrose partielle de cette articulation. Même s’il ne s’agit pas d’un traitement particulièrement risqué, des complications peuvent parfois se produire, comme pour toute intervention chirurgicale.

Prothèse unicompartimentale de genou : indications

Quand le traitement médical initialement mis en place ne suffit plus pour prendre en charge l’arthrose partielle du genou, la pose d’une prothèse unicompartimentale (PUC) peut alors être envisagée. Il faut donc un traitement médical bien conduit (antalgiques, infiltration, kiné et perte de poids) qui n’a pas permis d’améliorer les patients.

Les critères pour bénéficier d’une PUC sont :

  • Arthrose localisée à un seul compartiment.
  • Douleur en regard de cette zone arthrosique.
  • Axe de genou compatible (en varus = arqué, si arthrose interne).
  • Pas de surpoids majeur.
  • Pas de maladie rhumatismale.

PUC : zoom sur l’intervention 

Le but du traitement est de faire disparaître la douleur et de récupérer une bonne mobilité du genou. Le principe est de remplacer uniquement la partie abîmée par une prothèse partielle : fémoro-tibiale interne ou externe, plus rarement, fémoro-patellaire.

L’intervention a lieu sous rachi-anesthésie (partie inférieure du corps) ou sous anesthésie générale. Elle dure environ 60 minutes et peut parfois nécessiter une hospitalisation de 1 ou 2 jours, même si de nombreux patients peuvent rentrer chez eux le jour même

L’incision est pratiquée sur la face antérieure du genou. Puis, la partie à traiter est préparée en retirant le cartilage endommagé et les éventuelles excroissances osseuses (ostéophytes). La PUC est ensuite mise en place, directement impactée sur les os ou en utilisant un « ciment chirurgical ». Le chirurgien procède ensuite à la suture, parfois après avoir posé un drain pour limiter la formation d’un hématome post-opératoire.

Prothèse unicompartimentale de genou : est-ce risqué ?

Cette intervention ne constitue pas un traitement particulièrement à risque. Cela étant dit, cela reste un acte chirurgical. Il s’adresse souvent à des patients plutôt âgés et la consultation avec l’anesthésiste est essentielle pour prévenir les risques éventuels dus à des problèmes cardiaques ou du diabète par exemple.

Pour sa part, le risque infectieux est faible. Quand elle est nécessaire, la prise en charge d’une infection prothétique est délicate, incluant notamment une nouvelle chirurgie pour lavage ainsi qu’une antibiothérapie adaptée prolongée.

Comme bon nombre d’interventions menées sur la partie basse du corps, il existe aussi un risque de thrombose veineuse profonde (phlébite) et d’embolie pulmonaire. Il est accentué par l’âge des patients. Pour le minimiser, des anti-coagulants sont prescrits pendant 1 mois environ et il est conseillé de porter des bas de contention au cours des premières 6 semaines.

Des troubles de la cicatrisation ou des complications vasculaires ou nerveuses sont parfois rapportés. D’autres fois, en particulier si la rééducation n’a pas été suffisamment stricte, une raideur articulaire anormale et des douleurs peuvent subsister. Ce phénomène est observé chez environ 20% des sujets traités.

Sous l’effet de certaines activités (chocs répétés, course à pied, basket, volley, football…), il est aussi possible que la prothèse s’use prématurément. Cependant, les PUC actuelles ont une durée de vie estimée à 15 ans au moins. Si nécessaire, il est possible de changer une PUC abîmée.

Enfin, sans vraiment parler de complication, l’arthrose peut s’étendre aux surfaces articulaires non traitées, ce qui peut nécessiter de remplacer la PUC par une prothèse totale de genou (PTG).

Prothèse unicompartimentale de genou : points à retenir

Quand l’arthrose du genou (gonarthrose) ne peut plus être prise en charge médicalement de manière satisfaisante et qu’elle ne touche pas toutes les surfaces articulaires, c’est en générale la pose d’une prothèse unicompartimentale de genou (PUC) qui est recommandée.

Le but est de faire disparaître la douleur et de retrouver une mobilité satisfaisante.

Il existe des risques, comme pour tout traitement chirurgical. Ils sont de nature infectieuse, anesthésique, vasculaire, nerveuse, et peuvent être légèrement accrus par l’âge des patients traités. Une usure prématurée de la PUC peut nécessiter son remplacement par une prothèse totale de genou. Enfin, si l’arthrose s’étend, la substitution de l’implant par une prothèse totale de genou (PTG) peut s’avérer nécessaire

Ces différents points ne doivent pas faire oublier que la pose d’une PUC donne en général d’excellents résultats. Au moins 80% des sujets opérés récupèrent une très bonne mobilité articulaire et sont débarrassés des douleurs.