Acromioplastie

Introduction

L’acromion est une partie osseuse de l’omoplate, formant avec la tête de l’humérus un auvent sous lequel passe le tendon du supra-épineux. Dans certain cas la forme de l’acromion peut être agressif pour le tendon, on parle alors de conflit sous-acromial. Dans ce cas, et après un traitement médical bien conduit, il peut être nécessaire de réaliser une acromioplastie afin de diminuer l ‘épaisseur de l’acromion et décomprimer le tendon (Fig.1 et 2).

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Agressivité de l'Acromion
Agressivité de l’Acromion

Technique Chirurgicale

L’intervention est réalisée sous arthroscopie. Un optique muni d’une caméra est introduit à l’arrière de l’épaule (Fig.3). Le premier temps explore l’articulation à la recherche d’anomalie sur le cartilage, les tendons et les ligaments.

Aspect arthroscopique normal
Aspect arthroscopique normal

Deux à trois incisions de 5mm sont réalisées afin d’y introduire les instruments nécessaire à la réalisation du geste chirurgical.

Une fraise motorisée est introduite afin de réaliser le geste de résection osseuse. Le ligament acromio-coracoïdien est également désinséré de l’acromion. L’objectif est de redonné de la hauteur sous le auvent pour libérer le tendon.

Acromioplastie: Schéma et aspect arthroscopique
Acromioplastie: Schéma et aspect arthroscopique

Au cours de l’intervention une rupture des tendons peut être découverte de manière fortuite alors que les examens complémentaires ne l’avaient pas objectivée. Dans ce cas une réparation est réalisée dans le même temps.

Suites opératoires et rééducations

L’hospitalisation est de 36h, la sortie se fait le lendemain matin.

Le bras est immobilisé coude au corps.

La sortie se fait au domicile avec des soins de pansements.

Une autorééducation est mise en place immédiatement afin d’éviter un enraidissement de l’épaule.

Résultats

Les résultats sont bons avec la récupération d’une épaule indolore et mobile dans 90% des cas.

La reprise des activités quotidiennes se fait entre le 3ème et 6ème mois post-opératoire.

Risques

Les complications postopératoires immédiates sont rares. Comme toute chirurgie, il existe :

  • risque d’hématome qui se résorbe en règle générale tout seul. Il peut exceptionnellement nécessiter une ponction évacuatrice ou undrainage chirurgical.
  • trouble de cicatrisation cutanée. L’évolution est très souvent favorable avec la poursuite des pansements.
  • l’infection profonde est exceptionnelle. Elle peut nécessiter une nouvelle chirurgie et un traitement prolongé par antibiotiques. Il vous est fortement déconseillé de fumer pendant la période de cicatrisation, le tabagisme augmentant de manière significative le taux d’infection.
  • l’algodystrophie est un phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris. Elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entrainant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.
  • la capsulite rétractile est une rétraction de la capsule de l’articulation entrainant une diminution de la mobilité passive et active de l’épaule. D’origine mal connue, elle récupère en un an environ mais peut parfois entrainer une raideur partielle séquellaire.
  • les lésions nerveuses sont exceptionnelles (nerf axillaire ou musculo cutané surtout). Il s’agit le plus souvent d’un étirement simple de nerf lié aux manœuvres opératoires qui va spontanément récupérer.

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fiche mise à jour le 30.07.2021