La lombalgie : quels traitements ?

Comment soigner la lombalgie par le sport ? Actualités Conseils aux sportifs

Le mal de dos, ou lombalgie, est une douleur répandue : 4 personnes sur 5 souffriront de lombalgie commune au cours de leur vie1. Pour réduire les chances d’en souffrir et/ou pour la soigner rapidement, nos médecins du Sport (Dr Alexandre Martini, Dr Victoria Tchaïkovski) et nos chirurgiens du rachis (Dr Gaëlle Mouton-Paradot, Dr Antoine Roul) vous conseillent le sport ! Découvrez ici le détail des traitements recommandés. 

Intro : définition de la lombalgie

La lombalgie ou “mal de dos” est une douleur dont les origines sont nombreuses. Pour résumer, anatomiquement, la bonne santé lombaire dépend d’une bonne stabilité vertébrale et discale. L’ensemble assuré par une capacité musculaire du dos adaptée et une souplesse de l’appareil de soutien (tissu conjonctif et ligamentaire) entourant la colonne vertébrale. D’autres facteurs viennent entrer en jeu dans l’apparition et la chroniscisation de ces douleurs comme nous le verrons plus loin. 

Il existe deux types de lombalgie

  • La lombalgie commune est définie par une douleur située entre la charnière thoraco-lombaire et le pli fessier inférieur. La lombalgie commune est une douleur lombaire qui ne comprend pas de signe d’alerte (cf. liste des drapeaux rouges HAS).
  • La lombalgie chronique est définie par une lombalgie de plus de 3 mois.

Si votre lombalgie s’associe à l’un des symptômes “drapeau rouge”, il ne s’agit pas d’un simple lumbago. Un avis médical est recommandé avant d’entreprendre un traitement fonctionnel.

Pour comprendre le type de lombalgie, il faut pouvoir se pencher sur les facteurs de passage à la chronicité : 

  • les facteurs personnels (plus fréquents) : sédentarité, tabagisme, surpoids
  • les facteurs biomédicaux : antécédents de lombalgie, sévérité de l’incapacité fonctionnelle, sciatique
  • les facteurs psychologiques : stress, dépression, coping
  • les facteurs liés au travail : insatisfaction au travail, statut, salaire, poste, indemnisation, mauvaise posture au travail, durée du port de charge

Quels sont les symptômes d’une lombalgie ?

  • La lombalgie est caractérisée par une douleur située entre la charnière thoraco-lombaire et le pli fessier inférieur. Cette lombalgie, pour être qualifiée de commune, ne doit présenter aucun signe d’alerte.

Elle peut être associée à une radiculalgie (compression du nerf rachidien par un disque) qui provoque une douleur se propageant, ou non, vers un ou des deux membres inférieurs (cuisses) au niveau d’un ou plusieurs dermatomes. On parle dans ce cas de lomboradiculalgie ou lombosciatique. Sachez qu’elle n’est pas urgente car elle ne comporte pas de signaux d’alerte (cf. liste des drapeaux rouges HAS)

  • Pour ce qui est d’une lombalgie chronique, cela signifie simplement une lombalgie commune qui évolue depuis plus de trois mois, sans signe d’alerte (drapeau rouge).

Certains signes d’alerte permettent de comprendre si votre mal de dos nécessite une prise en charge spécifique, voire urgente (selon les cas), et qui vous amène à prendre rendez-vous chez votre médecin (cf. liste des drapeaux rouges HAS).

Que faut-il faire pour soulager ces douleurs ? 

1. Un suivi médical

Consultez votre médecin généraliste ou votre médecin du Sport ou Physique et de Réadaptation, afin de vous diriger vers un traitement complet selon l’état de votre pathologie. 

La prise en charge doit être centrée sur le patient. Elle ne se restreint pas à ses douleurs actuelles, mais au vécu du patient et au retentissement de sa douleur (sous des dimensions physique, psychologique et socio-professionnelles). Dans tous les cas, la rééducation comprend un ensemble de thérapies telles que la (masso-)kinésithérapie, l’ergothérapie, des traitements physiques (orthèse, physiothérapie antalgique, etc.).

L’activité physique et/ou sportive, vous le verrez, sera un des axes de traitement les plus efficaces.

  • Dans le cas d’une lombalgie commune, et en l’absence de signal d’alerte, il n’est pas nécessaire de passer des examens d’imagerie. Après avoir vérifié l’absence de danger, on met en place un traitement symptomatique (par exemple, médicaments anti-douleur).
  • Dans le cas de lombalgie chronique, votre médecin peut décider de vous faire passer un examen d’imagerie clinique (IRM ou Scanner). La prise en charge est forcément pluri-disciplinaire et peut impliquer : kinésithérapeute, rhumatologue, spécialiste de médecine physique et de réadaptation, médecin du travail. Puis si indiqué, un spécialiste de la douleur, ou chirurgien du rachis.

RAPPEL : Si votre lombalgie s’associe à l’un des symptômes “drapeau rouge”, il ne s’agit pas d’un simple lumbago. Un avis médical est recommandé avant d’entreprendre un traitement fonctionnel.

Source : HAS Santé, Prise en charge du patient présentant une lombalgie commune, mars 2019 

2. Une activité physique (sans forcément d’équipement !)

Les tee-shirts posturaux et autres équipements ne permettent pas une amélioration des douleurs rachidiennes. 

Il est par contre préconisé de rester actif pour prévenir la survenue de ces douleurs en changeant la position toutes les heures. Il est également recommandé de pratiquer une activité physique de façon régulière (selon l’OMS). 

Le sport est-il un traitement de la lombalgie ?

Pour traiter un mal de dos (lombalgie), l’activité physique et l’activité sportive sont un des axes principaux du traitement de la lombalgie commune dans le cadre d’une rééducation.

Activité physique : qui englobe tous les mouvements actifs pouvant être réalisés dans une journée et qui entraînent une dépense d’énergie.

Activité sportive : ensemble des exercices physiques pratiqués de manière organisée en groupe ou seul.

  • L’activité physique de loisir prend souvent le relais de la rééducation en kinésithérapie dans la prise en charge de la lombalgie à risque de chronicité ou en première intention dans la lombalgie commune. 

D’après Ribaud et Al. (Ann Phys Rehabil Med. 2013)2, il n’existe pas de supériorité d’effet d’une activité sur une autre. Cependant, il semblerait que la marche, la marche nordique, le yoga et Tai-Chi soient les activités les mieux tolérées par les personnes lombalgiques.

Il est aujourd’hui connu que la pratique en groupe et sous la supervision d’un enseignant d’Activité Physique Adaptée (APA) donnent de meilleurs résultats fonctionnels à long terme. 

Comment soigner la lombalgie par le sport ?Marche nordique -
  • L’activité sportive doit être pratiquée et donc conseillée avec une attention particulière. 

En cas de lombalgie commune aiguë ou chronique, la reprise, le début d’un sport, l’apprentissage d’une technique sportive ou la réalisation d’un entrainement adapté, sont à pondérer. 

D’après la revue de Saubade et al. (Swiss Sports & Exercise Medicine 2016)3 le patient lombalgique, qui présente un « déconditionnement musculaire » est plus à risque de développer une décompensation douloureuse dans les premières semaines s’il n’a pas bénéficié d’un enseignement technique et physique adapté auparavant, qu’un pratiquant commun.

Tennis sport - Comment soigner la lombalgie par le sport ?

Même si aucun sport n’est associé directement à la majoration du mal de dos, une préparation physique attentive s’applique à nos patients lombalgiques. Une fois cet enseignement acquis, tous les sports peuvent être proposés, en gardant toujours comme objectif la pratique « plaisir ».

Est-ce que mon mal de dos est un Lumbago ?

Le lumbago est un accès de lombalgie aiguë, brutale, invalidante, se déclenchant souvent lors d’un mouvement ou effort sollicitant le rachis lombaire par une intensité inhabituelle pour le patient.

Il s’agit en l’occurrence d’une contracture réflexe des muscles paravertébraux (muscles ceinturant la colonne lombaire) à cette charge, isolée ou en réponse à une mobilité d’un disque venu irrité un nerf rachidien. Cet ensemble de réactions crée une sensation douloureuse aiguë dans le bas du dos au moindre mouvement.

Dans cette situation, le repos complet n’est plus préconisé et le patient est encouragé à poursuivre ses activités dans ce qu’il peut tolérer. Cependant, dans les cas où la douleur est trop intense et non contrôlée, une prescription par un médecin d’AINS (anti-inflammatoires non stéroïdien) ou d’antalgiques de paliers I et d’une ceinture lombaire (pour une durée la plus courte) peut être proposée. 

Afin d’éviter les récidives, une fois la crise passée, la kinésithérapie du rachis lombaire puis l’activité physique de loisir restent les meilleurs traitements. 

Pour toute urgence, tournez vous vers notre centre d’Urgence Lumbago

Références : 

1. Ameli. La lombalgie, un enjeu de santé publique (publié le 13 janvier 2022), URL : https://www.ameli.fr/medecin/sante-prevention/pathologies/lombalgies/enjeu-sante-publique#:~:text=Les%20lombalgies%20repr%C3%A9sentent%20un%20enjeu,dans%20les%20douze%20derniers%20mois.

2. Ribaud et Al. (Ann Phys Rehabil Med. 2013), URL : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/24140440/

3. Saubade et al. (Swiss Sports & Exercise Medicine 2016), URL : https://sgsm.ch/fileadmin/user_upload/Zeitschrift/64-2016-2/2-2016_5_Saubade.pdf 


Article rédigé par Dr Alexandre Martini et Dr Victoria Tchaïkovski

avec la collaboration et relecture de Dr Gaëlle Mouton-Paradot et Dr Antoine Roul

Pour prendre rendez-vous avec l’un de nos spécialistes du rachis, rendez-vous sur Doctolib.