L’opération de Dupuytren entraîne-t-elle une douleur ?

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La maladie de Dupuytren se caractérise par un épaississement du tissu fibreux de la paume de la main, l’aponévrose, sous forme de brides ou de nodules. Sa chirurgie consiste à couper ou à retirer cette aponévrose, d’où une douleur post-opératoire normale mais modérée : comment avoir moins mal à la main après cette chirurgie ?

D’où vient la douleur après une chirurgie de la maladie de Dupuytren ?

La douleur après opération d’une maladie de Dupuytren est souvent peu importante et va dépendre de la technique chirurgicale choisie, de l’étendue des lésions  et  de la fibrose réactionnelle post opératoire.

  • l’aponévrotomie consiste à inciser les brides douloureuses, avec une lame de bistouri ou une simple aiguille : c’est une intervention simple, à la convalescence rapide, pratiquement sans douleur, mais avec un risque de récidive plus élevé ;
  • l’aponévrectomie correspond au retrait de l’aponévrose, entraînant une inflammation post-opératoire plus forte et une convalescence plus longue.

Pour optimiser les résultats d’une opération de Dupuytren, une grande attention doit être accordée au processus cicatriciel superficiel et profond : les pansements sont à refaire tous les 2 jours, tandis que dans certains cas , le port d’une attelle nocturne en extension peut limiter les risques de rétraction des articulations dus à la fibrose post chirurgicale des tissus digitaux et palmaires.    

La chirurgie d’une maladie de Dupuytren demande aussi , souvent , des exercices de rééducation avec un kiné, sur une durée d’au moins 3 à 4 semaines.

Si le patient suit les prescriptions du chirurgien orthopédique, la douleur post-opératoire reste habituellement modérée, car associée à une cicatrisation contrôlée.

Le chirurgien de la main intervient généralement sous anesthésie loco-régionale. La durée de l’anesthésie locale peut être prolongée après la chirurgie  pour insensibiliser partiellement la main pendant 24H.

Un traitement antalgique oral est prescrit pour soulager les quelques douleurs : généralement, une simple prise de paracétamol suffit. En parallèle, le kiné peut proposer en physiothérapie l’application de froid pour atténuer l’inflammation, et différents exercices pour libérer les tissus sans les contraindre.

Quelles sont les complications sources de douleur anormale après une opération de la maladie de Dupuytren ?

Quatre complications principales peuvent rendre la convalescence après une opération de Dupuytren plus douloureuse.

  • L’infection de la plaie opératoire en profondeur peut générer une douleur intense et lancinante, avec suppuration des tissus et risque de désunion. C’est une complication exceptionnelle si le patient effectue le renouvellement fréquent du pansement, tout en évitant de le mouiller.
  • Les lésions nerveuses, voire des tendons ou des vaisseaux, restent exceptionnelles si l’opération de Dupuytren est effectuée par un chirurgien de la main renommé et expérimenté : il peut exister alors une baisse de la sensibilité cutanée ou, inversement, une hyperesthésie.
  • L’algodystrophie, caractérisée par un gonflement de la main avec douleurs, a été signalé dans de très rares cas, nécessitant une prise en charge spécifique du syndrome algique.
  • Plus fréquemment peut apparaître une réaction inflammatoire exacerbée du à la maladie de dupuytren , en particulier si le doigt opéré est trop rapidement rééduqué de manière soutenue. Toute inflammation excessive cause une douleur, favorisant l’apparition de nouvelles brides cicatricielles : le risque de récidive s’en trouve alors augmenté, ce dernier étant déjà relativement élevé dans l’opération de la maladie de Dupuytren (40 à 60 %). On conseille donc généralement un arrêt de travail d’un mois, et la reprise de certains sports après 3 mois : l’avis favorable du chirurgien de la main et du kiné sont alors indispensables.

Douleur dans l’opération de Dupuytren : les 5 points à retenir

La chirurgie de la maladie de Dupuytren ne s’envisage que dans des cas avancés, avec des suites douloureuses légères, fonction du type de chirurgie.

  • Une anesthésie locale prolonge souvent l’anesthésie loco-régionale, pour offrir un confort dans les 24/48 h suivant la chirurgie.
  • L’aponévrotomie pour sectionner les brides crée une inflammation modérée, avec souvent très peu de douleurs à la main.
  • L’aponévrectomie crée une douleur un peu plus importante tout en restant faible , facilement calmée par des antalgiques simples comme le paracétamol. 
  • Bien respecter les étapes de la rééducation de la main limite la douleur.
  • Les complications sources de douleur post-opératoire sont possibles, mais rares et essentiellement dues à la maladie elle-même.

La prise en charge d’une maladie de Dupuytren peut donc se faire idéalement par un chirurgien de la main au sein d’une équipe pluridisciplinaire type clinique du sport et  arthrose , pour limiter la douleur à chaque étape, en pré-opératoire comme en phase de convalescence.